J'aurais tellement voulu une autre destinée, une plus belle que celle-ci, autant ne pas vous mentir. Vous devez le voir si clairement dans mes yeux, comme si j'y avais mis toute la transparence possible. Cela aurait été si simple d'avoir le choix, d'appuyer sur un banal bouton " valider ". D'un certain côté la vie c'est ça, on essaie, et puis quand on aime pas on jette. On garde de moins en moins de scrupules à remplacer ce qui est usé, à effacer ce qui nous importune. J'ai cette conviction d'avoir échoué dans ma vie. Avec les autres, avec moi. Je me suis peu à peu détachée de ce qui m'entourait, je me suis imposée une certaine distance, comme si je voulais me rendre complètement inaccessible. Je suis si sûre de ce que je suis. Mais le sais-je réellement ? Je me résigne à un autoportrait ponctué de défauts, pourquoi le vérifier ? Je ne sais pas si je deviens quelqu'un de pourri ou de bien, très franchement. Je doute beaucoup trop, alors qu'une solide détermination m'anime. Mes rêves, mes envies, et mes souhaits sont pourtant réalistes. Mais je me pose des barrières volontairement. Faire des projets ? Rêver un peu ? Croire en l'avenir ? N'y pensez même pas, je ne peux pas, ou je ne me l'autorise pas. J'ai trop peur de l'échec. Pourtant je m'y dirige, paradoxalement. J'aurais aimé vivre simplement. Regarder les autres en faire de même. Et ne rien dire. La réalité est toute autre, je privilégie la complexité à la simplicité. J'emmerde le monde pour me sentir exister. J'ai l'impression d'être si vide. J'aurais voulu être une de ces filles équilibrées, généreuses et simple. J'ai choisi l'égoïsme, la superficialité, et la dureté. J'ai honte de moi, honte de ne pas répondre à un je t'aime, honte d'en exiger autant pour n'être qu'à demi-satisfaite. Je fais souffrir les autres par mécontement, par vengeance. Un infantilage de plus. J'en ai tellement voulu à certaines personnes. De ne pas être là quand j'en ai besoin, de m'avoir mise de côté, voir même délaissée. j'ai tellement besoin de vous. J'ai des cases vides, un manque qui jamais ne sera comblé. J'ai une angoisse tellement démeusuré plus le temps passe, plus ce ? devient obstinant. J'me suis lancée à la course aux sentiments. Car c'est à ça que je m'accroche désespéremment, que j'y trouve ma force. . .
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